Plastika

du 1er décembre 2010 au 2 janvier 2011
Cité des sciences et de l’industrie (Paris)

















Résolument engagée dans une démarche «Arts & Sciences», Catherine Nyeki propose avec Plastika à la Cité des sciences et de l'industrie une installation plurimédia autour des thèmes de la prolifération cellulaire, des découvertes de laboratoire, de l'apparition d'organismes vivants étranges et parfois... inventés de toutes pièces !

Se définisssant comme «Plasticienne laborantine» plurimédia et musicienne, créatrice de monde et de créatures virtuelles, Catherine Nyeki réalise des oeuvres interactives - films, installations, dessins et créations sonores - et nous présente toutes sortes de choses globuleuses, hybrides et pseudo-végétales ayant trait à la biologie, aux nanotechnologies, à la génétique et à la manipulation fondée sur des lois physiques imaginaires proche du vivant...

À l'heure des manipulations génétiques et face aux bricoleurs du vivant, Catherine Nyeki s'interpelle avec humour et nous révèle sa fascination pour la plasticité infinie du vivant... Des créations résolument matérielles concrétisent ses nouvelles propositions installées en des points «stratégiques» de la bibliothèque de la Cité des sciences et de l'industrie où elle développe sa démarche actuelle.

Dans les «serres» de la bibliothèque, vitrines pleinement ouvertes sur l'environnement de la Cité des sciences et de l'industrie, sont installées deux grandes installations, Laborantines et Arbres Totems Chromosomiques.

Arbres Totems
Chromosomiques
Ces créations toutes récentes de Catherine Nyeki évoluent autour des problématiques déjà évoquées, tout en mettant en évidence d'autres aspects des recherches et évocations de l'artiste. Celle-ci cherche toujours à mettre en avant l'ADN, notre constitution initiale dont un exemple est développé en monumental dans la serre de droite de la bibliothèque de la Cité des sciences et de l'architecture. L'artiste, avec un seul élément constituant de l'ADN diversement interprété, montre la diversité qu'il peut prendre selon les individus avec différentes qualités formelles. Ces «Totems» sont ceux de l'humanité dans son ensemble et peuvent être développés indéfiniment compte tenu de nos différents arbres généalogiques.

Les Laborantines
La serre de gauche de la bibliothèque est consacrée à une présentation des Laborantines, personnages féminins dotés d'attributs et de pouvoirs alliant des dimensions «macro» et «micro». Bien que de grande taille, ces figures peuvent à la fois être envisagées selon l'échelle comme gérant les galaxies de l'univers ou les molécules embryonnaires et toutes les infimes cellules vivantes. Un immense tuyau aspire celles-ci pour d'éventuels stockages ou transformations.

Ailleurs dans l'espace de la bibliothèque, Inventorium, Encapsula et Manipula dessinent de manières diverses l'environnement des Laborantines sous forme de vitrines présentant leurs accessoires et outils, mélangeant de façon judicieuse le design contemporain et les objets précieux du baroque hongrois et du cristal de Bohème. Il s'agit cependant d'assemblages d'éléments très usuels et voués le plus souvent à la destruction... Le fil d'ariane Cellplast, constitué de plaquages de cellules vertes de dimensions variées envahit toutes les parois de verre du lieu...

MimetiKa
Cette création récente de l'artiste est à découvrir sur écran informatique. Elle a été montrée pour la première fois lors de la Biennale internationale du design de Liège. MimetiKa relève d'un mimétisme paradoxal. Si, dans la nature, les organismes vivants nous permettent d'observer de très nombreuses stratégies de mimétisme, souvent pour échapper aux prédateurs, MimetiKa nous offre aux frontières du «mime» un spectacle de mimétisme à la fois plastique et symbolique. À la manière d'un marionettiste, l'artiste a constitué un corpus de «nano-vidéos» à partir de «bras-costumés» mimant des mouvements «bio-aquatiques». Les «bras» (il s'agit de ceux de l'artiste) sont ensuite détourés (isolés du fond sur lequel ils ont été filmés), constituant ainsi une grande collection (250 séquences) de «formes-souches» à partir desquelles est générée une multitude d'organismes «planti-corps» hybrides.

Aquar
Cette oeuvre développée sous le plafond de l'entrée de la bibliothèque de la Cité des sciences et de l'industrie convoque à la fois l'océan et ses habitants. Difficile en levant la tête de ne pas imaginer les fanons des baleines en grand danger, l'immersion d'îles à cause du réchauffement solaire et bien d'autres questions concernant notre environnement marin...

Mu Herbier
L'artiste re-présente aussi lors de cette exposition installée dans le cadre d'une bibliothèque une reprise sur ordinateurs de Mu Herbier, programme conçu comme un microscope sensoriel, un laboratoire tactile incubateur d'imaginaire. Les visiteurs de la bibliothèque sont invités à jouer avec d'étranges organismes. Mu herbier propose la découverte intuitive d'un microscope sensoriel où vibrent, dansent et «grouillent» de curieux habitants virtuels organiques mobiles et sonores (des arbres à lucioles, des horloges végétales, des plantes animales...). Mu herbier convie les spectateurs à vivre une expérience créative à part entière en découvrant par le tactile, un monde, aux lois physiques inédites totalement imaginaires et pourtant si proche du vivant. Tantôt piquants, mous, énervés ou doux, une centaine d'êtres hybrides constitués de «corps-nodes» et de «bras-branches» composent une partition visuelle et musicale qui peut être manipulée à tout moment pour être sans cesse recomposée et ré-interprétée. Ainsi, Mu herbier convie les visiteurs à «déplier le visible» de 3000 compositions à la conquête de nouveaux territoires du sensible et, devenir s'ils le souhaitent, acteurs de leur propre «Théâtre de la main».

Toutes ces pièces constituent un ensemble à découvrir, à déchiffrer, développeur d'imaginaire entre art et science, entrée libre à tous aux heures d'ouverture de la bibliothèque.

Exposition du 1er décembre 2010 au 20 janvier 2011.

Bibliothèque des sciences et de l'industrie, Cité des sciences et de l'industrie, 30 avenue Corentin Cariou - 75019 Paris. Tél.: 01 40 05 83 35. Ouverture le mardi de 12h à 19h45, du mercredi au dimanche de 12h à 18h45. Fermeture le 1er janvier.

Catherine Nyeki, artiste «plasticienne laborantine» plurimédia, musicienne, diplômée de l'ENSAD (Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris) en scénographie, réalise des oeuvres interactives, des films, installations, dessins et créations sonores.

Depuis 1998, elle se consacre pleinement à l'élaboration de «botaniques parallèles», pièces ayant trait à la biologie, aux nanotechnologies, à la génétique, à la manipulation fondée sur des lois physiques imaginaires proches du vivant. Parallèlement, elle enseigne à l'Ecole de l'image Gobelins en Culture des nouveaux médias, recherche et création.